La recommandation cinématographique du jour concerne le film Bienvenue à Marly-Gomont du réalisateur Julien Rambaldi qui sortira sur vos écrans le 8 juin prochain et qui vera apparaitre au casting Marc Zinga, Aïssa Maïga, Médina Diarra, Jonathan Lambert, Bayron Lebli, Jean-Benoît Ugeux ou encore Jean-Michel Balthazar, dont voici le synopsis.
En 1975, Seyolo Zantoko, médecin fraichement diplômé originaire de Kinshasa, saisit l’opportunité d’un poste de médecin de campagne dans un petit village français.
Arrivés à Marly-Gomont, Seyolo et sa famille déchantent. Les habitants ont peur, ils n’ont jamais vu de noirs de leur vie. Mais Seyolo est bien décidé à réussir son pari et va tout mettre en œuvre pour gagner la confiance des villageois...
Ce film vaut le détour et je vous recommande vivement d'aller le voir sur grand écran. Il nous offre un autre visage de l'immigration. Celui dont on nous ne parle jamais au journal de vingt heures qui n'a de cesse de diaboliser l'étranger et de le dépeindre tel un indécrottable fainéant avide des aides sociales qui attend bien sagement que tout lui tombe tout cuit dans le bec. Le docteur Seyolo n'est pas votre étranger type, il est je dirais même, la parfaite incarnation de ce que l'on a en tête lorsque l'on vous parle d'immigration choisie et d'integration. Ce film aurait aussi bien pu s'appeler le prix du sacrifice, car c'est à mon sens l'un des aspects les plus criards de cette histoire. A quoi doit-on réellement renoncer avant que les autres nous jugent acceptable ? Avons nous d'ailleurs besoin de leur validation ou de leur approbation pour avancer ? J'avoue avoir tchipé lorsque le père a décrété que la langue française serait la seule et unique utilisé sous son toit comme pour marquer la rupture définitive avec le pays d'origine. Oui, un véritable grincement des dents s'en est suivi en pensant au déracinement que ces enfants ont vécu en quittant leur terre natale pour venir s'installer en territoire inconnue et devoir, malgré cela, une fois de plus renoncer à une part importante de leur identité.
Rassurez vous le film n'est pas d'une tristesse à vous faire couler des larmes, il revet même souvent tous les aspects d'une comédie familiale bon enfant avec en toile de fond un message qui n'en demeure pas moins puissant pour autant. J'ai aimé l'authenticité de la force qu'apporte la cellule familiale version africaine, ces retrouvailles bruyantes qui chez nous sont souvent annonciatrice d'un bon festin, de réconfort et d'échanges animé. Et bien entendu la petite incursion dans le monde de la sape...peut-on véritablement parler du Congo sans parler de cet amour que voue mon peuple au vêtement ? Ma seule et unique petite déception à été le manque de musicalité dans le lingala qui m'a été offert par les acteurs. D'aucun diront que mes origines Congolaises influencent mes propos et ils auront sans doute raison, mais je salue les efforts de ce casting panafricain qui a fait de son mieux pour parler ce qui à mes oreilles de métisse des deux rives du majestueux fleuve Congo, demeure la langue la plus chantante qu'il soit. Pour me contredire c'est très simple, allez visionner ce petit bijoux qui sortira dans les salles le 8 juin prochain, et revenez par ici afin que nous en discutions ensemble.
En attendant ce jour, je vous recommande comme toujours de sortir couvert les YGB et je vous dis à tantôt les amours.
xoxo
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