En compagnie de Gladys Samba pour parler d'Absence


Hello les YGB, je vous invite a commencer ce mois de mars en allant à la rencontre d'une femme de talent que j'admire et que je souhaite vous faire découvrir. Parallèlement à sa carrière de chanteuse, elle est professeur d’arts plastiques au collège Angola Libre, elle est également responsable de l'Espace Kudia une sorte de restaurant/ Cabarets situé au 207 rue Alexandri à mpissa (dans Brazzaville la capitale administrative du Congo) qui offre des concerts live tous les week-ends. Au-delà de toutes ces activités, cet être dynamique est surtout une maman à plein temps. J'ai été à sa rencontre pour tenter de comprendre comment elle parvient à mener à bien toutes ces activités sans nuire à sa créativité et à son épanouissement. Bonne lecture !!!
Youngiftedandblack
Qui est Gladys Samba ?
Je suis Gladys SAMBA ; originaire de la république du Congo. J'habite à Brazzaville où j’enseigne l’art plastique. Il faut préciser que je suis passée par l'école des beaux-arts avant de m’initier à la musique.  

Peux tu nous raconter ton parcours artistique de tes debuts dans Elisia à ton passage dans Yéla-wa sans oublier Biya-Lunkoyi.
C'est à l'église que j'ai eu le goût du chant et celui de toucher aux instruments. Enfant, j’ai commencé par chanter dans un groupe des jeunes avant de rejoindre la chorale. Plus tard j'ai intégré une troupe qui faisait du ballet-théâtre. Ce moment marque le début de ma carrière artistique. Après un passage dans les groupes Yela Wa et Biya Lunkoyi j'ai fondé en 2016 le groupe Tela. Ce nom est une allusion faite à la goutte d'eau qui à force de tomber au même endroit finit par percer un trou dans le rocher. C'est pour moi le symbole de la persévérance.
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En dehors de la musique, tu es aussi présidente de l’Association des Femmes du Foyer dont tu es la fondatrice. De quoi s'agit-il ? et que y enseigne t-on ?
J'ai des enfants, un mari que j’adore… je prends bien soin d'eux. Je m'arrange à mettre de l'ordre chez moi avant toute chose. Ce sont ces mêmes notions que j’inculque aux femmes de l’association qui sont aussi des mères et des épouses. Nous décortiquons les problèmes qui sont liés aux ménages et tentons d’y apporter des solutions. J’ai plusieurs fonctions, alors je m’organise de sorte que le temps ne me manque pas de les assumer, ni la bonne volonté. Mes enfants savent que je dois préparer les cours, tenir le restaurant, répéter, donner des concerts, m'enfermer pour méditer… Sur certains points je sollicite leur concours. La chance c'est que mon mari aussi est artiste. Je ne demande pas à la femme africaine de ne s’enfermer que dans sa tradition. Je sais qu’aucune culture n’est figée. Ce qui me pose un problème c’est l’aliénation à travers le rejet total de ses propres racines. Il est très important de savoir qui on est si on veut s’assumer pleinement.

Tu as dernièrement mis sur le marché Absence qui est ton premier album solo, peux tu nous en dire d'avantage sur ses couleurs artistiques ?
Mon album a pour titre Absence. Il y a toute une histoire derrière. La perte de mes parents a créé en moi un grand vide que seule la musique a pu combler. Parmi les thèmes évoqués il y a l'absence entendue comme le vide que laisse en nous la perte d’un être cher. Dans mon cas ce sont mes parents. J'étais petite quand ils sont morts; surtout ma mère. Il y a aussi le courage, la valorisation de ses racines, la persévérance et l'effort dans le travail pour bannir la paresse. Je parle aussi de l'amour.  
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Qu'elles soient en Lari, Bembé, Kituba ou même en français, on retrouve dans chaque chanson un aspect pédagogique. Penses tu que la musique peut encore de nos jours servir comme instrument éducatif ?
Si nous prenons l’éducation dans un sens large, je pense que la musique ne cessera pas de jouer un si beau rôle. Je comprends que pour un souci de divertissement, bien que cela fasse partie de ses missions, beaucoup de musiciens d’aujourd’hui oublient qu’ils sont des miroirs de la société. Des propos trop vulgaires la corrompent profondément. Il faut recadrer cela. Une chanson si elle vous a touché c’est qu’elle vous a édifié. Et je pense que ma musique devrait produire de tels effets.  

De quoi parlent les huit titres qui composent cet opus ?
Une chanson peut parler de plusieurs choses à la fois. Mais pour être plus concrète je vais essayer de donner à chaque titre de mon album un thème au moins. J’espère y parvenir. Dans Absence c’est l’angoisse de l’orphelin maltraité par une belle mère. Nkoussou condamne l’ingratitude. Mbelenzele vient décrier la paresse. Manimani valorise les liens de sang. Awe kass condamne l’amour par intérêt. Nungu ce sont les souffrances de la vie causée par l’inattention, la négligence… 

Quel sont les artistes qui t'ont accompagné à la réalisation de cette pépite aux saveurs tradi-modernes ?
L’équipe est composée de cinq artistes et je suis la seule femme. Armel Eric NTOMBANI NANITELAMIO a joué à la guitare basse, Romaric Vivien ZIKA  la percussion, Press MAYINDOU à la guitare, Christha Nel Disange BIDZABOU  la batterie et Gilles Samaël MIELENANDI le clavier. J’ai également bénéficié de l’encadrement technique du bassiste Armel MALONGA.  
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Tu es décrite par tes pairs comme étant une artiste de scène à l'énergie inépuisable. Quelle est ta recette pour autant de feu et de dynamisme scénique ? 
J’aime beaucoup le spectacle. Pour moi un artiste doit être capable de séduire et de transporter un publique. Il faut que les gens oublient leurs problèmes pendant qu’ils font le voyage avec l’artiste. 
Merci à toi Gladys pour ce moment de partage, nous te souhaitons tout le meilleur pour la suite de ta carrière. Ce sera tout pour aujourd'hui les amours, on sort couvert comme toujours et on se dit à tantôt les YGB.
xoxo

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